Le carnet de bord

- Décembre 2001 : Joyeux Noël, Nedeleg Laouen, feliz navidad, buon natale, bon natal, bohas paschas

Dans toutes les langues du bord et des pays, français, breton, espagnol, italien, catalan et sarde.

L'histoire semble se renouveler, partis en décembre 94 de Brest sur Bambi pour le Brésil, nous revoilà, 7 ans plus tard,larguant à nouveau les amarres en décembre pour un voyage sur Blodeuwedd, de Toulon cette fois et en direction l'Océan Indien.
Nous sommes nombreux pour le départ, Gilles, Annie, Félix et Eole et aussi Elena espagnole-catalane de l'île de Formentera (Baléares), Ronan qui vient de Bretagne et Mario et Grace, embarqués pour 10 jours de croisière hivernale.

Avec un départ de Toulon le 24/12, Noël se passe en mer, par mistral frais. Les enfants vous diront que le Père Noël est quand même venu nous visiter, au large de la Corse, et ils l'attendaient de pied ferme.

26/12, le lendemain de Noël est férié en Italie et Stintinio, petit village Sarde du Nord est bien désert aujourd'hui. C'est notre première escale après un jour et demi de mer. Petit village il l'est, en hiver (5000 hab.) mais en été il paraît qu'il se transforme en ville de 50000 habitants, les infrastructures suivent elles ?

Stintinio
En tout cas, aujourd'hui, il est bien joli ce petit port bien abrité de tous les vents et rempli de voiles latines. C'était autrefois un centre de pêche au thon, c'est un centre balnéaire aujourd'hui. Tout près se trouve l'île Asinara, parc national où sont réfugiées quelques espèces protégées comme l'âne blanc (asinara en italien). A l'est, c'est différent, Porto Torres avec son complexe pétrochimique et ses centrales électriques.

Notre navigation se fait à l'écoute de la météo marine : une accalmie marque le départ pour la prochaine escale et la direction du vent ordonne la route.
Nous quittons donc Stintinio un soir pour passer les fameuses Bouches de Bonifacio au petit matin.
Après une deuxième escale à l'est de la Sardaigne près d'une lagune où pêchent des flamands roses pas très roses, nous atteignons la Sicile près de Palerme pour le réveillon du Jour de l'An : Terrasini, petit port de pêche.

Caletta   Caletta

A part Blodeuwedd, une seule petite barque à voile dans le port. Les pêcheurs ont cessé d'adorer Eole pour Saint diesel ici. Pour la petite histoire, Eole n'est pas bien loin, ou plutôt les îles Eoliennes

Terrasini

Le détroit de Messine : célèbre par les tourbillons qu'a du affronter Ulysse, de Charybde en Scylla. Non, pas de nuit comme Gibraltar la dernière fois, pas sans carte de détail et surtout pas sans connaître les heures des marées. Et bien si, le vent nous a bien forcé de faire ce choix (route nord et non pas sud de la Sicile alors que nous avions toutes les cartes) et les 200 miles parcourus ont pris deux jours et demi ce qui nous a valu de passer le détroit à 1 heure du matin. Et ce n'est pas la force du vent qui nous a aidé a passer mais plutôt celle des deux moteurs.

Adieu Mer Tyrrhénienne, bonjour Mer Ionienne.

La pause en Calabre, Roccella Jonica a été une vraie première pause de navigateur. D'abord le climat est devenu calme et ensoleillé, même s'il est resté froid. Dans le port, immense et vide, nous avons pu rencontrer un compagnon de voiles allemand et surtout des calabrais comme Onofrio, fort sympathiques.
C'est par donc par temps calme que nous remetons les voiles, direction Ithaque, île de Laerte, père d'Ulysse, ou bien Pylos, selon le vent…

Terrasini
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