Expression libre : Xavier Jaouen, naturaliste
Partir à la découverte, dans le monde circulaire qu'est
devenu le nôtre, peut sembler un peu naïf, sauf pour
les équipes scientifiques qui explorent la canopée amazonienne,
ou les grands fonds avec un matériel sophistiqué. En
réalité, il est souvent suffisant de parcourir un petit
bout du monde, à condition de le faire avec le regard
curieux du naturaliste. Il est important aussi d'y apporter
un regard neuf pour éclairer d'une lumière originale
ce qui parait banal aux habitués des lieux; d'où l'intérêt
du voyage.
Bien sur, le touriste descendant de son avion est neuf,
mais il n'a pas le temps de se familiariser avec son
nouvel environnement, ni même de s'y préparer : comment
appréhender en quelques jour les quelques 10000 espèces
de la flore malgache, dont 80% sont inconnus ailleurs.
Seul un voyage au long cours permet aussi de visiter
des lieux retirés aux noms aussi exotiques que Coetivy,
Tromelin ou Poivre (Iles de l'océan Indien); et de
se rendre compte qu'en plus de leur donner un nom,
nous y avons aussi apporté en 3 siècles quantité de
plantes et d'animaux indésirables (souvent la moitié
des espèces) .Celà fait aussi partie du voyage de
Redecouverte que de savoir ce que nous faisons du
monde.
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